Le Tribunal du Travail de Nuremberg a interdit la greve des conducteurs de train de
Cela se fait, bien entendu, au nom de la « defense des usagers », mais il s'agit bel et bien de defendre les interets financiers de ceux qui n'ont d'autre souci que d'extraire des benefices du « service public », sans trop se soucier « des usagers ».
Par le moyen de la greve, qui a pu s'imposer par une lutte tenace comme un droit, une multituded'acquis ont ete obtenus. En s'attaquant au droit de greve ca et la, dans certains secteurs, selon le contexte, les gouvernements europeens creent les jurisprudences de demain, et tentent de preparer un terrain de « paix sociale » pour pouvoir detruire encore plus en profondeur le niveau de vie de l'ensemble des travailleurs. Ryanair, une trahison des dirigeants syndicaux
En qualifiant la greve du week-end du 15-17 juin qui a paralyse l'aeroport de Charleroi d'« injustifiee et illegale », Michael O'Leary, le patron de Ryanair a finalement obtenu des garanties sur la continuite de ses affaires. Le 24 aout, une declaration d'intention a ete signee dans laquelle les « partenaires » sanctionnent tout d'abord la greve du mois de juin, et dans laquelle ils s'engagent ensuite a respecter le pacte relatif a la privatisation des services de securite des aeroports wallons, qui etait la cause de la greve de juin. De plus, cette declaration precise que toute greve devra etre annoncee au moins 48 heures a l'avance et que les departs des avions de Ryanair seront garantis.1
Quels sont ces « partenaires » ? Non seulement
Y a-t-il seulement eu une reaction a de
Au printemps,
d'urgence ».2 Depuis les greves de
Quant a l'Open VLD, il estime qu'il ne faudrait pas limiter le service minimum au secteur public, mais l'etendre egale ment au secteur prive. Le service minimum serait partage par tous et ineluctable, et s'il les « debats » n'aboutissent pas,
devra prendre des dispositions legales en vue d'imposer un service minimum ».4
La « defense des usagers »
On nous repete inlassablement que les voyageurs des transports publics (TEC, SNCB, aeroports, etc.) ne doivent pas etre « pris en otage ! », ou encore, que « l'usager paie, le service doit lui etre
rendu ! », etc. On voudrait nous faire croire que le service minimum est indispensable, evident, normal, contre lequel seuls les irresponsables et les extremistes se battent encore.
Ces arguments servent tout d'abord au gouvernement a decredibiliser le mouvement de greve, a voiler les revendications des grevistes et a remettre toute la responsabilite des defauts de l'entreprise (publique) sur eux. Si otage il y a, n'est-ce pas le gouvernement qui prend en otage les passagers lorsqu'il decide deliberement, et a l'insu des voyageurs, de reduire les dotations des services publiques au mepris de la qualite du service rendu, ou l'employeur, comme Infrabel (gestionnaire de l'infrastructure ferroviaire), lorsqu'il decide par exemple de sous-traiter les travaux sur les voies et que l'on y retrouve des interimaires non formes au dangers que cela represente ?
C'est bien contre le recul de ces conditions de travail – que les travailleurs connaissent bien et ne cessent de denoncer – que ceux-ci partent en greve. D'ailleurs, lorsque les travailleurs decident de partir en greve contre une nouvelle mesure imposee, pourquoi ne pas exiger de suspendre la mesure jusqu'a arriver a un accord, et de garantir de cette facon la continuite de service aux usagers. Dans ce sens nous pourrions impliquer plus les travailleurs, mais aussi les usagers, dans la gestion du service.
La greve, une confrontation de classe
La force de la greve est justement de se faire entendre, en tapant la ou ca fait mal. C'est bien en invoquant les prejudices beaucoup trop important sur l'economie allemande que le tribunal de Nuremberg a interdit la greve des conducteurs de trains de
bras de fer, des deux cotes, si l'on nous impose une action, il doit y avoir reaction.
Un autre aspect de cette propagande sont ces greves dites « sauvages » lorsqu'elles n'avaient pas ete annoncees ou qu'elles se deroulent en dehors du cadre des syndicats. Ces greves spontanees
font aussi partie de ce rapport de force. A cette occasion, les passagers qui patientent se rappelleront que la grande majorite des retards sont dus a des problemes de dysfonctionnements de service, dus au anque d'investissements publics, et ils n'auront plus qu'a esperer que cet arret de travail pourra enfin arranger les choses pour l'avenir. Les grevistes ont dans ce sens tout interet a informer les passagers, a justifier leur action, a appeler a la patience
et leur solidarite.
Le discours patronal, gouvernemental et des medias en general dit vouloir defendre les usagers, mais la politique qu'ils soutiennent est celle de la privatisation, celle de
Pour ce faire, il faut pouvoir tout d'abord surmonter les obstacles ideologiques qui divisent la classe des travailleurs, lutter contre la propagande continue et commencer par retrouver une unite autour de la defense du droit de greve, contre l'instauration d'un service minimum.
L'arret de travail est le moyen de revendication fondamental et essentiel de notre classe, notre meilleure arme pour nous imposer face au patronat et dans ce sens, il doit et devra pouvoir s'exercer sans restrictions. Dans ce combat, nous exigeons et nous vous invitons a exiger que les
syndicats prennent des a present leurs responsabilites et organisent de maniere consequente la mobilisation la plus large et unitaire possible. De meme que, face a la repression inevitable, on ne saurait jamais trop insister sur la defense des militants licencies ou intimides de quelconque maniere suite a leurs actions dans la lutte. Sur base des faits, nous jugerons dans quelles mesures les dirigeants syndicaux sont prets a defendre de tout leur poids ces libertes syndicales
essentielles.
1 L'Echo, 23.08.2007
2
3 www.andre-antoine.be
4 www.vbo-feb.be, communique13.07.2007
Allemagne
une attaque brutale contre le droit de greve
( Une contribution de camarades de Berlin )
Le 8 aout dernier, le Tribunal du Travail de Nuremberg a interdit la greve envisagee par les conducteurs de train, aussi bien dans le transport des passagers comme dans celui des marchandises. Les juges etaient d'opinion qu'une greve nationale provoquerait un enorme prejudice a l'economique populaire Le droit de greve a ete acquis par des luttes tres dures de la classe ouvriere.
L'interdiction montre clairement de quel cote se trouve
Mais que se cache-t-il derriere cette interdiction ? Une greve de courte duree ne serait pas un facteur de destabilisation dangereux de l'economie. Beaucoup d'entreprises, comme Siemens, disent euxmemes qu'ils feront les livraisons par camion ou par bateau. De plus, l'Allemagne est un des pays en Europe qui compte le nombre de jour d'arret pour greve le plus bas.
Pour nous, la bourgeoisie allemande cherche a infliger une grande defaite aux grevistes et veut intimider l'ensemble de la classe ouvriere. D'autre part, une greve d'envergure dans les Chemins de fer menacerait le processus de privatisation, dans lequel il s'agit de benefices gigantesques. Defendre le droit de greve ! Le motif de la greve fut une juste revendication salariale. Actuellement, le salaire de base d'un machiniste est de 1.970,07 ? brut par mois et le syndicat revendique 2.500 ?. Il est bon de rappeler qu'un machiniste travaille jusqu'a 14 heures d'affile, de nuit, le week-end, a Noel, et qu'il n'a droit qu'a 20 dimanches libres par an. D'autre part, les salaires des 8 membres les plus importants du Comite Directeur de la compagnie ferroviaire ont connu une augmentation de 62,5% l'annee passee, ce qui eleve leur salaire a 20 millions d'euros par an, et que le Conseil de Surveillance a triple ses revenus pour arriver a 875.000 ? par an !
Nous devons promouvoir des campagnes de solidarites, partout ou c'est possible, et soutenir les grevistes par d'autres mesures. Sinon, ce n'est qu'une question de temps pour que d'autres syndicats soient confrontes avec la restriction de leurs droits.
Solidarite avec les machinistes et leur syndicat !
A bas la repression et l'intimidation juridique !
Pour la liberte du droit d'organisation syndicale et de greve !
Contre la privatisation des chemins de fer !
Berlin, le 19 aout 2007.