mar Avr 16, 2024
mardi, avril 16, 2024

Abrogation de la loi sur l’autonomie des universites !

Tribune libre de la Federation des Syndicats Etudiants Unitaires et Laiques (FSEUL)


 


Immediatement apres sa prise de fonction en tant que president de la republique, Nicolas Sarkozy annonce que la premiere reforme menee par son gouvernement sera celle de l’autonomie des universites. Le premier ministre, Francois Fillon la qualifie de « reforme fondamentale du quinquennat ». L’autonomie des universites est un axe central auquel est subordonne l’ensemble des attaques que le gouvernement Fillon prevoit de mener contre les droits des travailleurs et de la jeunesse.


 


En achevant la mise en concurrence des universites, la loi sur l’autonomie permet de detruire definitivement la reconnaissance des diplomes dans le code du travail et les conventions collectives. A cette reforme succedera donc logiquement la mise en place du contrat unique de travail qui officialise la precarisation de tous les salaries et invalide le code du travail. Ceci dans l’objectif de permettre aux employeurs de beneficier d’une main d’oeuvre tres qualifiee, exploitable et payee au lance-pierre. La reforme Pecresse signe la fin de l’universite publique et amorce celle des droits des travailleurs !


 


LE GOUVERNEMENT FILLON ACHEVE LA DESTRUCTION /PRIVATISATION DE L’UNIVERSITE PUBLIQUE


 


Les jours de l’universite publique sont comptes : l’autonomisation prevue par la reforme Pecresse enterine le developpement en France d’un enseignement superieur a l’anglo-saxonne au sein duquel quelques facs d’elite privatisees se livrent une competition acharnee. Bien evidemment ces universites n’accueillent pas l’ensemble des etudiants du superieur : seuls ceux qui peuvent se payer un cursus a plusieurs milliers d’euros y ont acces. Les autres sont contraint d’accepter une formation professionnalisante dans des etablissements dependants des investissement d’entreprises auxquelles ils delivrent une main d’oeuvre specifiquement qualifiee. Cette situation existe deja de maniere disparate en France (c’est le cas des Licence-pro), la reforme sur l’autonomie doit etendre et achever la privatisation de l’universite.


 


La gestion privee de nos facs.


 


Un des elements centraux du projet de loi est la question des financements de l’universite. Plusieurs articles batissent l’autonomie budgetaire des universites qui auront desormais toute latitude pour organiser leur financement librement. Quel est l’objectif ? L’autonomie budgetaire que confere ce texte aux universites les rendent totalement dependantes des investisseurs prives et autres mecenes. Le conseil d’administration de la fac a toute latitude pour « demander a beneficier de responsabilites et de competences elargies en matiere budgetaire et de gestion des ressources humaines » (Art 16 du projet de loi).


 


Durant la campagne presidentielle, Sarkozy a dit et repete que l’Etat investirait massivement dans l’enseignement superieur. Effectivement des financements publics sont prevus. pour les seuls poles d’excellence. Ceci dans le but d’achever la constitution de ces poles et de leur mettre le pied a l’etrier pour leur entree au sein du marche mondial de l’education. Pour les facs de seconde zone Sarkozy avait precise que seules les universites qui accepteraient de se reformer beneficieraientt des deniers de l’Etat. C’est a dire que seules celles qui accepteront avec zele leur privatisation recevront encore quelques credits publics.


 


En accentuant le desengagement financier, le gouvernement pousse les universites a rechercher d’autres sources de financements, c’est a dire a demarcher les entreprises afin qu’elles investissent dans l’etablissements. Nous parlons ici d’investissements, pas de don ou de cadeau. Une entreprise qui investit attend une contrepartie aux sommes engagees. Cette contrepartie est comprise dans la loi sur l’autonomie (Ce sont directement les entreprises qui siegeront dans nos conseils qui decideront du contenu de la formation, des prix a payer a l’inscription, et pour etre certains que l’universite leur soit benefique, ils decideront de quels etudiants auront le droit de suivre leur cursus dans l’universite.).


 


Aux investissements prives repond la professionnalisation des cursus. L’universite est appelee a adapter son offre de formations aux entreprises qui la financent. Cela conduit au developpement de cursus formant l’etudiant a un poste specifique au sein d’une universite specifique : les cours sont dispenses par des professionnels, le nombre de stages exiges font de ces cursus des formations en alternance. A l’issue de ces formations, nous seront « employables » uniquement dans l’entreprise qui aura finance la filiere dans laquelle nous aurons « etudie ».


 


Deuxieme garantie donnee aux entreprises : une place de choix au sein des conseils d’administration. La loi sur l’autonomie prevoit une gestion veritablement entreprenariale de l’universite : le president devient un PDG qui siege et decide avec ses actionnaires. Les 84 universites francaises ne survivront pas toutes a cette reforme. Les facs implantees dans des regions economiquement devastees, notamment par les consequences de la regionalisation, ne pourront esperer trouver les entreprises susceptibles de les financer. Comment croire que des boites qui delocalisent leurs unites productions investiront au meme endroit dans des facs, leurs


futures unites de formation ? Aux fermetures d’usines vont succeder les fermetures de facs qui priveront d’avenir des milliers de jeunes. Que vont alors devenir les actuels 2 millions d’etudiants ?


 


. et la selection accrue.


 


Le texte durcit la selection des etudiants a l’entree de la fac. Ainsi il inscrit dans la loi le processus d’« orientation active », contre lequel nous nous sommes battu cette annee. C’est une selection deguisee des lyceens avant meme qu’ils n’obtiennent leur bac : « Tout candidat est libre de s’inscrire dans l’etablissement de son choix, sous reserve d’avoir prealablement sollicite une preinscription de facon qu’il puisse beneficier du dispositif d’information et d’orientation dudit etablissement. » (Art 17). C’est la fin definitive du droit pour tous d’acceder a la filiere et l’universite de son choix ! En realite ce ne sont plus les diplomes qui sanctionneront notre accession a une formation superieur, mais les criteres definis au sein des Conseils d’Administration, et donc des entreprises qui y siegeront !


 


. ne sont pas a negocier !


 


Devant un texte qui annonce la mort pure et simple de l’Universite publique, les etudiants n’ont rien a negocier. Nous deplorons des lors l’attitude irresponsable des organisations qui ont porte notre voix au ministere lors de la concertation. Le representant de l’UNEF, B. Julliard, est sorti satisfait de ses entretiens, declarant le 28 juin que « Le texte etait inacceptable il y a une semaine parce qu’il denaturait le modele universitaire francais.


 


Aujourd’hui, nous sauvons l’essentiel ». Au vu du peu de modifications qui ont ete apportees au texte, il est clair que le gouvernement et ces syndicats sont tous d’accord sur un point : l’autonomie. Nous le repetons et nous insistons, l’autonomie c’est la privatisation, il n’y a rien a negocier dans ce texte ! Les syndicats etudiants se doivent d’aider des a present les etudiants a s’organiser pour combattre cette loi et demander son abrogation.


 


Les organisations doivent quitter les conseils d’administrations des universites : on ne peut pas rester du cote des etudiants pour defendre leurs interets, tout en continuant a cogerer la penurie et la selection au sein de Conseils d’Administration de fac privees !


 


Notre victoire contre le CPE l’a demontre : en nous organisant, en nous mobilisant tous ensemble, il est possible de faire reculer le gouvernement. Aujourd’hui, il faut a tout prix faire barrage a cette derniere attaque contre l’universite publique. Les mobilisations de l’annee ecoulee ont prouve la determination de la jeunesse et des travailleurs a defendre leurs droits. L’attaque que represente cette loi necessite une lutte unitaire des tous les etudiants et de leurs organisations. C’est pourquoi la FSEUL appelle aujourd’hui a l’unite sauver l’universite publique :


 


ABROGATION DE LA LOI SUR L’AUTONOMIE DES UNIVERSITES !


 


Nous invitons tous les etudiants et lyceens conscients que seule la lutte et l’organisation paient, a rejoindre la Federation Syndicale Etudiante Unitaire et Laique afin de construire ensemble un outil au service de la defense inconditionnelle des droits et interets des etudiants. Pour un enseignement public, laic et gratuit pour tous de la maternelle a l’universite : adherez a la FSEUL!

Ces articles peuvent vous intéresser

Découvrez d'autres balises

Artigos mais populares