jeu Mar 28, 2024
jeudi, mars 28, 2024

La bulle immobiliere a « eclate »

Le debut d’une crise economique mondiale ?


 


Les mois de juin et juillet de0rniers, l’alerte a ete donnee plusieurs fois sur les marches financiers (fortes chutes sur plusieurs bourses asiatiques, situation tres instable de l’importante banque francaise BNP Paribas). En aout, une secousse financiere internationale intense a eu son epicentre a Wall Street et s’est etendue au reste du monde.


 


Pour en amortir les effets et essayer de l’arreter, la Banque Centrale Europeenne et la Federal Reserve des Etats-Unis (la Fed), ainsi que les banques du Canada et du Japon, ont « deverse », en trois jours seulement, plus de 300 milliards de dollars sur les marches financiers (et a nouveau un montant similaire peu de temps apres), afin de freiner l’ecroulement boursier et empecher la faillite en chaine des banques et d’autres organismes financiers.


 


Une semaine plus tard, la situation s’est tranquillisee, mais il n’est pas encore clair si cette tranquillite est passagere ou durable. Toutefois, ce « calme » actuel ne peut pas dissimuler les causes profondes qui ont ete a l’origine de la tempete et qui, etant tres loin d’etre resolues, peuvent revenir « a la surface ».


 


Toute crise de l’economie capitaliste, ou sa possibilite, peut etre analysee a differents niveaux. Le premier est celui des facteurs les plus structurels qui se trouvent derriere les crises cycliques du capitalisme, analyses par Marx dans Le Capital. Le second est celui des caracteristiques propres qui determinent la configuration plus specifique de chaque crise. Et en troisieme lieu viennent les perspectives de la situation.


 


Partons de Marx


 


Dans Le Capital, son oeuvre la plus importante consacree a l’etude de l’economie capitaliste, Marx analyse les caracteristiques fondamentales de celle-ci :


 


1)      Le capitalisme se caracterise comme etant une economie productrice de marchandises, c’est-a-dire de valeurs destinees a etre vendus sur le marche.


2)      Dans la production de marchandises, il n’y a que la force de travail qui cree une nouvelle valeur. Les machines et les matieres premieres se limitent a restituer la valeur apportee.


3)      C’est pourquoi, Marx classifie l’investissement que les bourgeois effectuent en capital variable ou « v » (salaires pour l’achat de force de travail) et capital constant ou « c » (achat des autres facteurs).


4)      Les capitalistes s’approprient une partie de la valeur produite par la force de travail, parce qu’ils payent seulement une fraction de cette valeur, a traversle salaire. Cette partie de la valeur appropriee, Marx l’appelle la survaleur.


5)      La survaleur est produite dans la production et se realise sur le marche, avec la vente des marchandises, etant ainsi la base du profit des capitalistes (augmentation du capital initial investi).


6)      Les capitalistes mesurent le resultat de leur investissement a travers le taux de profit, c’est-a-dire, le pourcentage de croissance du capital apres un circuit complet de production-vente.


7)     La concurrence mene les capitalistes a investir de maniere croissante dans des machines et de la technologie pour produire plus a moindre cout. C’est-a-dire, le capitaliste tend a augmenter la partie proportionnelle de capital constant et a diminuer celle du capital variable. Ces differentes relations entre c et v determinent ce que Marx appelle la composition organique du capital.


8)      La croissance proportionnelle du capital constant dans les investissements permet, dans une periode initiale, une augmentation du taux de profit. Ces elements (croissance des investissements et du taux de profit) sont les caracteristiques centrales de la phase ascendante des cycles de l’economie capitaliste.


9)      Posterieurement, toutefois, le taux de profit commence a tomber, dans un processus que Marx etudie dans sa Loi de la tendance decroissante du taux de profit.


10)  Quand le taux de profit descend, les capitalistes commencent a diminuer leurs investissements. Ainsi se produit le point d’inflexion qui entame la phase descendante des cycles economiques (ou crise cyclique). Les crises economiques sont donc inherentes au systeme capitaliste, a la structure meme de son fonctionnement.


11)   En meme temps, ces memes crises produisent des mecanismes pour depasser, pour une periode, les causes qui les provoquent : elimination de capitaux (fermeture d’entreprises) et pression a la baisse des salaires par le chomage, augmentant ainsi le taux de survaleur extraite des travailleurs.


12)  Le capitalisme a produit en outre toute une autre serie de mecanismes pour eviter ou attenuer la chute du taux de profit : centralisation du capital dans des entreprises de plus en plus grandes, exploitation d’autres pays, intervention de l’Etat, etc. Toutefois, la seule chose qui peut reellement soutenir le taux de profit a plus long terme est l’augmentation de la survaleur absolue, c’est-a-dire, une croissance des rythmes de production et de l’exploitation des travailleurs plus grande que celle de l’investissement de capital.


 


Un caractere de plus en plus speculatif


 


Ces analyses de Marx continuent a etre valables et sont indispensables pour la comprehension des causes structurelles de toute crise capitaliste. Toutefois, Marx a analyse le capitalisme de son epoque, centre sur le capital industriel, autour duquel les autres secteurs (secteur agraire, banque, commerce, etc.) etaient ordonnes et auquel ceux-ci se soumettaient.


 


Posterieurement, comme partie de la tentative de depasser la chute du taux de profit, il y a eu un processus determinant : le surgissement du capital financier, suite a la fusion du capital bancaire et du capital industriel. Ce processus a ete etudie par Lenine dans son oeuvre celebre sur le debut de la phase imperialiste (ou « superieure ») du capitalisme. Pour Lenine, cette etape liquidait les caracteristiques economiques progressistes du capitalisme et accentuait toutes ses caracteristiques negatives et de decadence. Autrement dit, toute nouvelle croissance ou expansion economique apporterait inevitablement des souffrances plus grandes aux travailleurs et aux masses, et aurait son fondement dans ces souffrances.


 


Le capitalisme imperialiste decadent a, parmi ces processus negatifs, une tendance speculative croissante. C’est-a-dire, il existe une masse de plus en plus grande de capitaux parasites (qui ne produisent pas de nouvelle valeur) deversees dans la speculation et la recherche de profits rapides. Mais ces profits proviennent aussi, en dernier ressort, de la survaleur extraite dans la production.


 


En meme temps, etant donne que le volume total de capital circulant augmente de maniere permanente, il faut une masse de plus en plus grande de survaleur pour soutenir le taux moyen de profit. D’une part, ceci oblige le capitalisme imperialiste a accentuer de plus en plus les mecanismes d’extraction directe et indirecte de survaleur (exploitation des travailleurs, pillage de ressources naturelles des pays les plus faibles, recettes par l’encaissement des dettes externes, etc.). D’autre part, il y a un conflit encore plus feroce entre les differents secteurs bourgeois pour le destin final de cette survaleur.


 


Les « bulles »


 


En se concentrant sur un certain marche (valeurs boursieres, immeubles, actions, etc.), ces capitaux sont a l’origine d’une « bulle » qui pousse artificiellement les prix vers le haut, au-dela de toute base reelle, ainsi que les profits obtenus. Bien que la « bulle » puisse agir comme un facteur qui dynamise d’autres branches, en meme temps, l’economie dans son ensemble acquiert une friabilite et une volatilite beaucoup plus grande, en etant basee, dans une grande mesure, sur cette « bulle ».


 


A un certain point, la « bulle » commence a se degonfler. La « piqure » apparait suite a des facteurs specifiques, comme les limites objectives de la croissance du secteur « gonfle ». Mais, en dernier ressort, ces facteurs immediats refletent les causes plus structurelles des crises periodiques capitalistes etudies par Marx (la chute du taux de profit). D’autre part, l’epuisement de la bulle dans ce secteur va avoir un impact negatif sur le reste des branches de l’economie, ouvrant ainsi la possibilite d’une crise economique generalisee.


 


Tous les moyens de communication soulignent que le facteur declencheur du tremblement financier recent a ete la chute du marche immobilier aux Etats-Unis et dans d’autres pays imperialistes, c’est-a-dire, le degonflement d’une grande bulle.


 


Etats-Unis : des problemes economiques tres profonds


 


Il est important de souligner que l’epicentre des problemes actuels se trouve aux Etats-Unis eux-memes (l’economie la plus forte de la planete). Tant l’Etat que les entreprises et les consommateurs sont surendettes. C’est-a-dire, ils doivent plus d’argent que leur reelle capacite de paiement et, souvent, plus que la valeur reelle de leurs proprietes. Toute l’economie americaine des dernieres vingt-cinq annees s’est construite progressivement sur ce qu’on appelle les « deficits jumeles » (budget etatique et balance de commerce exterieur), qui ont cru jusqu’a des chiffres inimaginables.


 


C’est pourquoi, pour fonctionner normalement, l’economie americaine a besoin d’une entree depuis l’exterieur de 3 milliards de dollars par jour en moyenne, sous forme de prets, d’investissements directs,d’achat de bons du tresor, de remises de profits et de royalties de filiales a l’etranger, etc. Si cette recette s’arretait, l’economie commencerait a degringoler. C’est pourquoi, a travers differents mecanismes, les Etats-Unis agissent comme un « aspirateur » de toute une partie de la survaleur extraite dans d’autres regions du monde.


 


Le tandem Etats-Unis – Chine


 


En ce sens, il est tres interessant d’analyser comment s’est mis a fonctionner, durant les dernieres annees, le tandem Etats-Unis – Chine comme locomotive de la croissance economique mondiale.


 


Les entreprises americaines ont realise des investissements gigantesques en Chine, destines principalement a la production industrielle qui est passee de produits simples (electromenagers et textiles) a d’autres de plus en plus complexes, comme les automobiles et les machines. Ils profitent donc du fait que le regime dictatorial chinois garantit un des salaires les plus faibles de la planete (50 dollars par mois) pour extraire une gigantesque masse de survaleur absolue.


 


La Chine exporte ces produits a tout le monde, specialement aux Etats-Unis eux-memes (ce qui est une des causes de l’augmentation constante du deficit de commerce exterieur de ces derniers). Une grande partie des profits obtenus retournent aux Etats-Unis, principalement pour acheter des bons du Tresor. Actuellement, la Chine apparait comme le principal possesseur de ces bons (avec le chiffre incroyable de 900 milliards de dollars), ayant deplace largement le Japon de la premiere place. De cette maniere, le deficit etatique yankee se finance et le circuit economique des Etats-Unis se re-alimente.


 


Toutefois, il ne faut pas se meprendre : les Etats-Unis et la Chine ne sont pas sur un pied d’egalite. Les Etats-Unis sont le plus grand pays imperialiste de la planete et la Chine est devenue leur plus grande semi-colonie.


 


D’autre part, la croissance economique chinoise (ainsi que celle de l’Inde) exige des quantites de plus en plus grandes de matieres premieres, ce qui soutient de bons prix sur le marche pour les aliments, le petrole et les mineraux. De cette maniere, d’autres pays (comme l’Argentine, le Venezuela et le Bresil) ont profite aussi, de maniere secondaire et dependante, de ce cycle de croissance economique.


 


La genese de la situation actuelle


 


Dans ce cadre, nous pouvons dire que le tremblement financier recent represente un « second episode » de la crise que l’imperialisme est parvenu a freiner dans les annees 2000-2001. En meme temps, il est la manifestation des consequences des politiques que le gouvernement americain a mis en oeuvre pour freiner cette crise.


 


En mars 2000 s’est degonfle une bulle speculative sur les marches de valeurs des Etats-Unis, en mettant fin aux theories de la « nouvelle economie » basee sur les entreprises informatique et Internet (les « point-com »). On se rappelle encore les scandales memorables des faillites d’Enron et de Worldcom. De cette facon a commence un processus recessif dans le pays, mais qui a rapidement pu etre inverse par l’imperialisme.


 


En ce moment, le gouvernement Bush a adopte deux mesures principales. La premiere a ete l’augmentation du budget militaire et des investissements en technologie et production de guerre. Bien que cette politique, une des raisons du lancement de la « guerre contre la terreur », augmente encore plus le deficit budgetaire, en meme temps, elle dynamisait l’economie a travers l’impulsion donnee au puissant complexe militaire-industriel americain.


 


Avec ceci, la Federal Reserve a reduit son taux d’interet interbancaire (reference de base pour toutes les operations de credit) de 6,25 a 1% annuel, entre 2001 et 2003. Ceci a produit une cataracte de credits tres bon-marche sur le marche, pour promouvoir la consommation.


 


Ces mesures, ajoutees au fonctionnement « en tandem » avec la Chine, ont permis d’inverser la recession. Depuis la fin 2002, l‘economie mondiale a commence a croitre a des taux tres superieurs a ceux des annees precedentes, une dynamique qui s’est maintenue jusqu’a present (le World Economic Outlook du FMI avait prevu une croissance de l’economie mondiale de 5,2 % pour 2007).


 


La bulle immobiliere…


 


Ce train lance a haute vitesse courait sur des voies tres mal affermies et avec un haut risque de deraillement, etant donne qu’une de ses bases etait la bulle existante sur le marche immobilier et de la construction, des Etats-Unis et d’autres pays. Selon l’economiste Joseph Stiglitz : « Environ 80 % de l’augmentation de l’emploi et presque les deux tiers de l’accroissement du PIB des Etats-Unis, durant les dernieres annees, a son origine directement ou indirectement dans le secteur immobilier ».


 


Les banques poussaient les familles et les entreprises a prendre des credits hypothecaires bon-marche pour acheter des immeubles ou hypothequer leur maison et utiliser cet argent pour d’autres consommations. La construction a connu un saut impressionnant et les prix des immeubles sont montes en fleche. Initialement, ceci facilitait le renouvellement des credits et, a la fois, attirait de nouveaux capitaux au secteur.


 


…a eclate


 


Mais toute bulle speculative a une limite inherente : les nouveaux immeubles construits ne trouvaient deja pas d’acheteurs. On estime qu’en 2006, la vente d’immeubles aux Etats-Unis a chute de 30 %, ce qui est confirme par un agent immobilier de Miami : « Il y a une grande quantite d’appartements en vente depuis l’annee passee. Mais je n’ai vu personne qui est venu jeter un coup d’?il pour acheter. » En toute logique, le prix des immeubles a donc commence a baisser, de 10 % en une seule annee. Cela signifie que si quelqu’un vient d’acheter une maison a 100 mille euros (et a demande un credit pour ce montant), il a maintenant un bien qui ne vaut que 90 mille… meme s’il continue a avoir une dette de 100 mille.


 


Pour alimenter le marche, les banques ont commence a accorder des prets a des familles dont elles savaient qu’elles ne pouvaient pas payer, ou qu’elles auraient beaucoup de difficultes a le faire. C’est ce qui a donne lieu a ce qu’on appelle les « credits subprime » (de ‘seconde categorie’, bien plus chers, pour des clients peu solvants) qui ont commence a etre commercialises comme bons de caisse, par les banques ou par leurs intermediaires comme la compagnie immobiliere Countrywide. Les premiers touches par la crise sont ces banques et compagnies.


 


En meme temps, depuis 2005, le Fed a augmente progressivement le taux de reference interbancaire, jusqu’a 5,25 %, augmentant ainsi les interets a payer pour les credits hypothecaires, qui sont a « taux variable », et de cette facon la difficulte de beaucoup de familles pour les payer. Finalement, les impots immobiliers augmentent aussi, ce qui induit beaucoup de familles et d’entreprises a essayer de vendre. Sur un marche de plus en plus sature, cela donne lieu a une chute des prix encore plus grande. C’est-a-dire qu’on a un cercle vicieux.


 


Le degonflement de la bulle immobiliere se prolonge maintenant depuis au moins une annee. Toutefois, comme l’a denonce l’economiste Paul Krugman, les entreprises et les banques impliquees dans le secteur se sont mis a « maquiller » leurs registres de l’etat de paiement de credits et de l’estimation de la valeur des immeubles, au meilleur style de la « comptabilite creative » (inventee, il y a quelques annees, par Enron et Worldcom pour retarder leur chute inevitable). Mais la « creativite » ne peut pas dissimuler la realite : une importante banque d’investissements, Bear Stearns, vient de suspendre son fonds de prets hypothecaires, a cause des pertes subies.


 


Cette impossibilite de payer les credits hypothecaires aura d’importantes consequences sociales directes. La Conference de Maires des Etats-Unis a signale, dans une lettre recente dirigee a la Federal Reserve, qu’« environ deux millions de familles etasuniennes pourraient voir leurs maisons en danger d’adjudication publique dans les prochains mois ».


 


Dans une autre manifestation du tremblement financier mondial, la banque francaise BNP Paribas a copie pendant une periode le « corralito » argentin – une mesure mise en oeuvre en 2001 par l’ancien ministre d’economie de ce pays, Domingo Cavallo et qui limite les retraits du compte bancaire a une petite somme fixe, une expropriation virtuelle des economies de leurs titulaires – bien qu’a present la situation soit « regularisee » grace aux fonds recus du gouvernement francais.


 


Les perspectives


 


Les perspectives qui s’ouvrent dorenavant sont le plus difficile a analyser avec certitude. Le « calme » des marches financiers, obtenu par les gouvernements imperialistes au cout de gigantesques quantites de dollars, pourra-t-il etre soutenu dans le futur, meme s’il est necessaire « d’injecter » davantage d’argent ? Ou, au contraire, est-il seulement passager et annonce-t-il un nouveau crack financier mondial et un nouveau cycle descendant de l’economie ?


 


La premiere perspective a ete formulee par le secretaire du Tresor du gouvernement de George W Bush, Henry M. Paulson : « Les marches sont resistants. Ils peuvent absorber ces pertes. Nous sommes passes par des temps difficiles dans le passe et nous ferons face au defi. » Evidemment, lui, il parle depuis la position de celui qui peut destiner des centaines de milliards de dollars a cet objectif, provenant des impots payes par le peuple americain et du pillage de beaucoup d’autres peuples du monde, et qui est dispose a le faire. Ce « nous » merite une explication : dans son passe recent, Paulson a ete le principal executif du colosse financier d’investissements Goldman-Sachs. Autrement dit : « nous ferons tout le necessaire pour nous sauver ».


 


La seconde perspective, un nouveau crash financier mondial et le debut d’un cycle recessif profond, est a l’ordre du jour non seulement du fait des contradictions structurelles du capitalisme, mais aussi du fait de l’aggravation de ces contradictions et des deformations profondes que le systeme economique mondial developpe de maniere croissante. Ce qui  est impossible a predire serieusement, c’est si nous assistons aux premieres manifestations de ces contradictions ou si, au contraire, l’imperialisme obtiendra, avec des montagnes d’argent, de les retarder un peu.


 


Il s’ouvre ainsi une troisieme hypothese : qu’a travers les « injections », l’imperialisme parvienne a retarder la crise mais ne parvienne pas a maintenir la dynamique de forte croissance economique mondiale des dernieres annees. Dans ce cas, la phase ascendante de la « montagne russe » serait freinee mais, au lieu d’une chute abrupte, nous aurions un « plateau lisse » de bas niveau. C’est ce qui est arrive, par exemple, au Japon, dans les annees 90, pendant plusieurs annees : l’economie a cru a des taux tres faibles (entre 1 et 1,5 %) mais sans tomber dans une recession ouverte et profonde.


 


Finalement, il pourrait y avoir une combinaison de la seconde et la troisieme hypothese : que le « plateau » se maintienne pendant un temps relativement court (une annee ou un peu plus) pour aboutir finalement dans une crise et une chute ouvertes.


 


Dans chacun des cas, une chose s’avere totalement claire : l’imperialisme et les gouvernements, tant ceux des pays centraux que leurs laquais dans les pays plus faibles, essayeront de decharger le poids de la crise, ou le cout necessaire pour la retarder (environ 600 milliards de dollars pour le moment, surement plus dans le futur), sur les dos les travailleurs et des peuples du monde entier.


 


Ici intervient un facteur central pour definir toute perspective economique et les possibilites du capitalisme imperialiste de retarder la crise : la lutte de classes. Sur ce terrain, la situation ne parait pas de tres bon augure pour l’imperialisme. La guerre en Iraq, au lieu de lui assurer le controle du petrole de ce pays, s’est transformee en un bourbier qui lui exige toujours plus de soldats et d’argent. La resistance des masses latino-americaines au pillage et a l’exploitation se maintient de maniere constante. Les luttes des travailleurs europeens contre les attaques de leurs gouvernements augmentent. Aux Etats-Unis eux-memes, le gouvernement de Bush voit son pouvoir de plus en plus affaibli, comme un boomerang de la situation en Iraq. En meme temps, les mobilisations des travailleurs immigrants peuvent annoncer une lutte plus generale de la tres puissante classe ouvriere americaine.


 


Tout ceci arrive, sans qu’il y ait crise economique, plutot dans une periode de forte croissance de l’economie mondiale. Il est tres possible, alors, que les attaques que le capitalisme imperialiste dechargera sur les travailleurs et les peuples, ajoutent de l’eau au moulin de ces luttes, a un moment ou l’imperialisme presente plusieurs flancs faibles.


 


Comme disait le vieux Marx, les capitalistes essayent de sortir de leurs crises en augmentant l’exploitation des travailleurs, c’est-a-dire, en augmentant l’extraction de survaleur absolue. Pour nous, cela signifie qu’ils le font sur notre sang et notre sueur. Il faut donc se preparer a des luttes tres dures.

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