ven Avr 19, 2024
vendredi, avril 19, 2024

La situation de la classe ouvriere

Nous avons soutenu que l'attaque aux libertes democratiques est dirigee, en dernier ressort, contre les travailleurs et le peuple. Nous devons partir du fait que les conditions de vie des masses n'ont connu aucune amelioration importante pendant le gouvernement de Chavez, en depit du fait que, depuis quatre ans au moins, le pays recoive des recettes petrolieres beaucoup plus importantes et que l'economie croisse a bon rythme.

 

Plus de la moitie de la population active continue a survivre grace a des occupations informelles comme la vente de porte a porte ou le transport improvise. Ceux qui ont un emploi comme salarie n'en sont pas pour autant mieux lotis. Le salaire minimal percu par la plupart des travailleurs est de 250 dollars par mois, ce qui ne permet pas de couvrir les besoins de base en alimentation, et encore moins toutes les depenses elementaires d'une famille, evaluees a 700 dollars par mois. Les secteurs qui gagnent un peu plus (comme les travailleurs petroliers specialises) peuvent recevoir 500 ou 600 dollars. Les conditions de travail sont desastreuses, specialement dans les usines manufacturieres ou dans les raffineries, qui n'ont realise aucun investissement de base depuis longtemps. En meme temps, dans la plupart des secteurs, cela fait des annees que des negociations de convention collective n'ont pas eu lieu.

 

Avec toi, je ne discute pas, avec le « putschiste », oui…

 

Tout ceci a donne lieu a une forte vague de luttes pour des salaires, des conditions de travail et la negociation de conventions collectives ; une vague totalement oubliee, tant par la presse « democratique » du continent que par les moyens de communication gouvernementaux. Outre les cas que nous analysons dans ce Courrier, il y a aussi eu des conflits recents a Sidor (la grande entreprise siderurgique de la province de Bolivar) et a Toyota de Cumana (Sucre).

 

Face a ces luttes, le gouvernement pretend choisir avec qui negocier les nouvelles conventions. Dans le cas des petroliers de PDVSA par exemple, il pretendait le faire avec les anciens « dirigeants » putschistes de la federation de la CTV,[1] totalement repudies par les travailleurs. Une forte mobilisation a empeche cette man?uvre.

 

Quand les luttes ouvrieres debordent, c'est la fin des « bonnes manieres » et des man?uvres du gouvernement et la repression directe apparait. Cela a ete le cas avec les travailleurs de Sanitaires Maracay dans la province d'Aragua (voir article). C'est aussi le cas avec les petroliers de Zulia (occident du pays), dont la manifestation a ete durement reprimee par la Garde Nationale, avec un solde de plusieurs blesses et de quatre petroliers emprisonnes, tout cela sous une pluie d'accusations gouvernementales d'etre des « saboteurs ». Dans ces cas, le « masque socialiste » du gouvernement de Chavez tombe et son caractere bourgeois se devoile cruellement.

 

Les travailleurs du secteur public

 

Nous avons soutenu que l'attaque aux libertes democratiques est dirigee, en dernier ressort, contre les travailleurs et le peuple. Nous devons partir du fait que les conditions de vie des masses n'ont connu aucune amelioration importante pendant le gouvernement de Chavez, en depit du fait que, depuis quatre ans au moins, le pays recoive des recettes petrolieres beaucoup plus importantes et que l'economie croisse a bon rythme.

 

Plus de la moitie de la population active continue a survivre grace a des occupations informelles comme la vente de porte a porte ou le transport improvise. Ceux qui ont un emploi comme salarie n'en sont pas pour autant mieux lotis. Le salaire minimal percu par la plupart des travailleurs est de 250 dollars par mois, ce qui ne permet pas de couvrir les besoins de base en alimentation, et encore moins toutes les depenses elementaires d'une famille, evaluees a 700 dollars par mois. Les secteurs qui gagnent un peu plus (comme les travailleurs petroliers specialises) peuvent recevoir 500 ou 600 dollars. Les conditions de travail sont desastreuses, specialement dans les usines manufacturieres ou dans les raffineries, qui n'ont realise aucun investissement de base depuis longtemps. En meme temps, dans la plupart des secteurs, cela fait des annees que des negociations de convention collective n'ont pas eu lieu.

 

Avec toi, je ne discute pas, avec le « putschiste », oui…

 

Tout ceci a donne lieu a une forte vague de luttes pour des salaires, des conditions de travail et la negociation de conventions collectives ; une vague totalement oubliee, tant par la presse « democratique » du continent que par les moyens de communication gouvernementaux. Outre les cas que nous analysons dans ce Courrier, il y a aussi eu des conflits recents a Sidor (la grande entreprise siderurgique de la province de Bolivar) et a Toyota de Cumana (Sucre).

 

Face a ces luttes, le gouvernement pretend choisir avec qui negocier les nouvelles conventions. Dans le cas des petroliers de PDVSApar exemple, il pretendait le faire avec les anciens « dirigeants » putschistes de la federation de la CTV,[1] totalement repudies par les travailleurs. Une forte mobilisation a empeche cette man?uvre.

 

Quand les luttes ouvrieres debordent, c'est la fin des « bonnes manieres » et des man?uvres du gouvernement et la repression directe apparait. Cela a ete le cas avec les travailleurs de Sanitaires Maracay dans la province d'Aragua (voir article). C'est aussi le cas avec les petroliers de Zulia (occident du pays), dont la manifestation a ete durement reprimee par la Garde Nationale, avec un solde de plusieurs blesses et de quatre petroliers emprisonnes, tout cela sous une pluie d'accusations gouvernementales d'etre des « saboteurs ». Dans ces cas, le « masque socialiste » du gouvernement de Chavez tombe et son caractere bourgeois se devoile cruellement.

 

Les travailleurs du secteur public

 

Cela peut paraitre contradictoire pour ceux qui defendent l'idee de la « marche vers le socialisme » sous ce gouvernement, mais ce sont les travailleurs du secteur public (1.200.000 en total) qui souffrent le plus des consequences de cette politique du gouvernement. Pres de la moitie percoivent le salaire minimal. Dans tous les departements et ministeres, la convention collective est perimee depuis longtemps : le comble est la situation… au Ministere du Travail, avec seize ans sans negociation.

 

Ici aussi, le gouvernement veut choisir avec qui negocier. Une des deux federations syndicales, liee aux anciens « dirigeants » putschistes, a ete recue par le Ministre du Travail, Jose Ramos Rivero, et a demande 40% d'augmentation (un chiffre en dessous de l'inflation des quatre dernieres annees). L'autre federation a reclame 60%, ainsi que le paiement d'une bonification retroactive, pour compenser une partie des pertes subies. Quand cette derniere allait presenter sa proposition, son dirigeant, Marco Garcia, s'est  vu annoncer que les fonctionnaires du ministere avaient recu l'interdiction de le recevoir.

 

Face a cette situation, un noyau de dirigeants syndicaux du secteur a occupe une partie des installations du ministere, en exigeant qu'on discute cette derniere proposition ainsi que la destitution du ministre. Apres une situation tendue, ou on leur a coupe l'alimentation en eau et electricite et ou ils ont recu des menaces et des agressions de l'organisation Tupamaros (la troupe de choc du gouvernement), les dirigeants ont ete deloges.

 

Ce cas des travailleurs du secteur public resume trois des piliers de la veritable politique du travail du gouvernement de Chavez : salaires miserables, non-reconnaissance des representants syndicaux reels et tentative de negocier avec des « dirigeants » fantomes et putschistes et, comme tableau de fond, la repression des luttes et de leurs dirigeants.

 

Il s'avere evident que, dans la mesure ou ces luttes ouvrieres croissent, la repression gouvernementale contre les travailleurs croitra en meme temps.




[1] Central de Trabajadores Venezolanos, la centrale historique du pays, fondee en 1930. Sa direction a toujours eu des liens tres forts avec le parti bourgeois Accion Democratica (AD). Apres son soutien au putsch de 2002 et au boycott economique des entrepreneurs contre le gouvernement de Chavez, la Centrale s'est divisee et beaucoup d'organisations, de courants et de dirigeants l'ont abandonne pour fonder, peu apres, la UNT.

Ces articles peuvent vous intéresser

Découvrez d'autres balises

Artigos mais populares