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vendredi, avril 19, 2024

Non à la destruction de nos acquis sociaux

Caisse de retraite complémentaire du bâtiment et des travaux publics (ProBTP)


 


Le MEDEF réclame sans relâche un nouveau contrat de travail débarrassé de toutes les contraintes actuelles,


totalement flexible, sans encadrement légal, un « contrat unique », facile à rompre, sans procédure. Un CNE généralisé ! Mais pour cela, il faut en finir avec le code du travail et les conventions collectives. Pour répondre à ces exigences, en fidèle serviteur des directives européennes, le gouvernement Chirac Villepin Sarkozy avait failli faire adopter par ordonnances, en mai juin 2006, un nouveau code du travail épuré de toutes contraintes pour les patrons.


 


La mobilisation de millions de travailleurs et jeunes contre le CPE l’avait obligé à reculer. Mais les capitalistes n’ont pas renoncé à reprendre d’une main, ce qu’ils ont été obligés de concéder de l’autre sous la pression de la lutte de classe.


 


Le code du travail et les conventions collectives sont plus que jamais menacés; ils se trouvent au centre de la


campagne électorale. C’est pour ces raisons que l’Association d’employeurs des caisses de retraite complémentaire, composée des directeurs généraux de 14 groupes de protection sociale et présidée par le


directeur général du GIE AGIRCARRCO, n’hésite pas à dénoncer à l’unanimité de ses membres, et en pleine campagne électorale, la Convention Collective Nationale des salariés des régimes de retraite et prévoyance.


28 000 salariés en sont concernés. Ces groupes, poussés à se restructurer pour mettre en oeuvre la capitalisation, se comportent de plus en plus en véritables compagnies d’assurances, pour être les premiers sur le marché de la concurrence. Ils s’éloignent à grands pas de leur vocation première – d’organismes de protection sociale basée sur la solidarité entre générations-, pour ouvrir la voie à une protection


sociale à deux niveaux.


 


Guillaume Sarkozy, le nouveau délégué général d’une des principales caisses de retraite, met en pratique ses principes de leader du MEDEF : « Médéric étant sur un marché compétitif, je me suis rapidement rendu compte de la nécessité d’insuffler un esprit d’entreprise au sein de cette institution pour qu’elle puisselutter à armes égales avec les acteurs du privé avec lesquels elle est en concurrence ». Les restructurations remettent en cause des emplois, mais aussi les qualifications.


 


La mise en place des nouveaux outils informatiques, appelés cyniquement « l’usine retraite », va dégrader


considérablement les conditions de travail des salariés de la profession, avec une augmentation importante de la productivité et une dévalorisation des métiers. « Lutter à armes égales », pour les employeurs c’est toujours plus de flexibilité, des salaires plus bas, individualisés, liés à la productivité. Pour y parvenir,


il faut se débarrasser du « carcan » que représentent la convention collective et les accords d’entreprises.


 


Depuis des mois, les fédérations syndicales, CGT, FO, CFDT, CFTC et CGC négociaient un nouvel accord de classifications et rémunérations et ce, sous la menace constante des employeurs de dénoncer la convention collective.


 


Pourtant, à aucun moment elles n’ont fait appel aux salariés pour peser dans cette négociation. Rien d’étonnant, alors, à ce que le projet soumis à signature remette en cause tous les accords d’entreprise spécifiques aux rémunérations, et plus favorables que la Convention Collective, en place dans les institutions. Ce projet programme donc une baisse importante des rémunérations. Néanmoins, la fédération CGT a attendu fin janvier pour alerter les salariés, sans pour autant leur proposer un appel à la mobilisation.


 


En fin de course, la CGC signe l’accord, tandis que les fédérations CGT, FO et CFDT (cette dernière, après


moult hésitations), font valoir leur droit d’opposition pour empêcher sa mise en


oeuvre. Résultat, les employeurs dénoncent la Convention Collective, disposition qui sera effective le 09 décembre 2007.


 


Une interfédérale aura lieu le 22 mars, où toutes les fédérations syndicales seront présentes. Vont-elles se laisser enfermer dans de nouvelles négociations, comme le souhaitent les employeurs, et ce, pour aboutir à un nouveau dispositif conventionnel qui serait forcément à la baisse, voire qui sonnerait le glas d’une convention unique des personnels des caisses de retraite ? Ce serait impensable !


 


Les fédérations syndicales doivent jouer leur rôle et ne pas laisser les salariés isolés dans leurs institutions. Elles doivent, dans l’unité, appeler à la mobilisation des travailleurs, pour exiger le maintien de la convention collective et des accords d’entreprise.


Marinette

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